Page 10 LE MONDE 24 février 1970
RELIGION
Les jésuifes espagnols «conservateurs ne sonf pas autorisés á consti´tuer une
province particuliére
(De notre correspond. particulier.)
Madrid. — La Compagnie de Jesús n´a pas accede a la demande formulée par un
groupe d´une vingtaine de jésuites espagnols qui sollicitaient un régime spécial
pour pouvoir vivre « une ligne conservatrice ».
Une note diffusée par le secrétarlat provincial d´Espagne sígnale que ces
jésuites étaient d´accord avec les normes rénovatrices de la Compagnie, mais pas
avec « ses réalités pratiques ». C´est pourquol ils avaient manifesté il y a
deja longtemps leur désir de pouvoir vivre dans certaines résidences, « afín de
réaliser une expérience de vie et de travail apostplique dans le cadre d´une
ligne nettement conservatrice ».
En réalité, ce groupe désirait vivre « au sein de la Compagnie », mais dans des
maisons séparées du reste de l´ordre. II avait demandé au Saint-Siége la
création d´une espéce de « province personnelle », qui aurait été sous la
dépendance directe du supérieur general, et le droit de posséder des noviciats
spéciaux « oú ils pourraient insuf/ler aux aspirants le véritable esprit de
saint Ignace ».
Selon la revue d´information religieuse, Vicia Nueva, ce groupe, agissant en
marge de ses supérieurs, avait reclamé l´aide de certains évéques. Mgr Morcillo
— président de la conférence épiscopale espagnole et archevéque de Madrid, — a
demandé á la conférence, lors de sa derniére assemblée, de se prononcer sur
cette idee de « province personnelle ». En raison de l´opposition ouverte de
quelques évéques, l´assemblée s´abstint de toute decisión. Mgr Morcillo demanda
ensuite á tous les évéques de luí faire parvenir par lettre leur vote. Une
majorité d´entre eux se prononsa contre l´idée d"« une ligne conservatrice »
pourvue d´un régime spécial. Le Saint-Siége aurait adopté une position
similaire.